Tout savoir sur l’IFI en 2018
C’est une baisse d’impôts d’environ 3,2 milliards d’euros, qui bénéficiera aux plus riches. La promesse de campagne d’Emmanuel Macron de transformer l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en « impôt sur la fortune immobilière », l’IFI 2018, É.
IFI 2018 : définition
Remplacer l'ISF par l'IFI 2018 revient à sortir les placements financiers, l'épargne et les autres valeurs mobilières du patrimoine taxable de l'ISF pour ne conserver que les valeurs immobilières. C'est-à-dire à supprimer 49% de l'assiette de l'ISF.
Le manque à gagner pour l'État s'élèverait à deux milliards d'euros à court terme. L'objectif ? Ramener les exilés fiscaux, parmi lesquels les actionnaires minoritaires fortement taxés à l'ISF sont nombreux, et inciter les plus fortunés à investir dans les entreprises françaises.
La déclaration
Partant de ce principe, l'assujetti à l'IFI 2018 n'est plus contraint, comme l'était le redevable de l'ISF dans sa version antérieure, de déclarer au fisc ses voitures, bateaux, son mobilier, etc. Il n'a pas non plus à faire état de ses placements financiers.
De quoi favoriser les gros patrimoines dont la fortune est majoritairement mobilière. Ceux-là verront en effet leur impôt diminuer considérablement.
Défiscalisation
L'abattement de 30%, accordé au titre de la résidence principale, et le plafonnement de l'ISF sont maintenus. L'idée étant d'éviter que la somme constituée par l'IFI 2018 et l'impôt sur le revenu dépasse 75% des revenus de l'année précédente. En cas d'excédent, celui-ci s'impute sur l'IFI à acquitter.
L'ISF-don, qui permet aux redevables de l'ISF de déduire du montant de leur ISF 75% de leurs versements à des organismes d'intérêt général, dans la limite de 50 000 euros de réduction (45 000 euros s'ils profitent aussi du dispositif ISF-PME), est lui aussi conservé.
L'ISF-PME, qui permet aux ménages assujettis à l'ISF de bénéficier d'une réduction d'ISF égale à 50% du montant de leurs versements (dans la limite de 45 000 euros en cas d'investissement direct ou via une holding et de 18 000 euros en cas de souscriptions de parts de fonds), est, en revanche, supprimé.
Dettes déductibles
N’imaginez pas pouvoir déduire de votre base taxable une dette contractée pour l’acquisition d’un bien exonéré. Comme avec l’ISF, seuls les crédits obtenus pour financer des biens imposables réduisent l’assiette taxable.
Les prêts immobiliers sont pris en compte à hauteur du capital restant dû au 1er janvier de l’année d’imposition. Mais la réforme fiscale réserve un traitement particulier aux emprunts in fine : le contribuable ne peut malheureusement plus déduire chaque année la totalité du capital restant dû, comme c’était le cas autrefois avec l’ISF.
Pour calculer la part déductible, le contribuable devra au contraire pratiquer un amortissement linéaire théorique sur la durée de l’emprunt.
Un dispositif anti-abus est aussi mis en place. Lorsque la valeur des biens immobiliers dépasse 5 millions d’euros, les dettes déductibles dépassant 60% de la valeur de l’actif déclaré ne sont prises en compte qu’à hauteur de la moitié de leur montant.
Enfin, les prêts réalisés en famille ne sont pas déductibles, sauf les dettes contractées auprès d’un proche ne faisant pas partie du foyer fiscal au sens de l’IFI 2018 et à la condition que le redevable justifie du caractère normal du prêt.
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